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Tester un lycée traditionnel après une école démocratique

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Cet article est une traduction d’un texte de Paola Murdolo qui raconte son expérience. C’est aussi le sujet de sa présentation lors de la conférence EUDEC à Paris en Août 2017. En espérant avoir été fidèle à la traduction. Merci Paula de m’avoir autorisé à le publier !

Noémie.

Partir à la découverte d’ailleurs

Après avoir été élève dans une école démocratique en Allemagne pendant 11 ans, l’année dernière j’ai fait, pour la première fois, l’exprience de ce que l’école est pour la plupart des gens.

Mon sac à dos rempli de curiosité, d’excitation et d’enthousiasme, les yeux grand ouvert, je suis rentrée au lycée en 1ère au Royaume-Uni, au côté d’étudiant issus de collèges moins alternatifs que mon école démocratique. En plus de mon impatience de passer une année à l’étranger, j’étais curieuse de découvrir à quoi ressemblait l’école pour la plupart des enfants, de découvrir ce que la majorité des gens met dans son sac à dos.

Jusque là, ce que je savais de l’éducation conventionnelle venait des films et des histoires et, comme tous ceux qui entendent parler des écoles démocratiques, j’avais aussi mes propres préjugés sur les écoles conventionnelles. Je pensais que j’allais assister à des leçons très ennuyantes où les étudiants attendraient que le temps passe et où les professeurs rabâcheraient le même programme année après année. Je m’attendais à ce que les étudiants s’ennuient et soient désintéressés, que les professeurs leur crient dessus dès qu’ils ne se comportent pas comme ils le voulaient. Pour être honnête, je ne savais pas vraiment ce que j’imaginais. Je n’avais jamais fait une telle expérience avant. Je m’apprêtais simplement à m’adapter à la manière dont les cours seraient menés et au type de relation entre les professeurs et les étudiants, même s’il divergerait de celui que je connais, cela ne me dérangeait pas trop. Cette année allait être celle où j’allais pouvoir me faire ma propre opinion honnête sur la forme d’éducation la plus répandue, en faire expérience par moi-même.

Donc, naïve mais confiante, j’ai aveuglement commencé l’année. Je n’étais pas préparée à l’expérience que j’allais faire. Je n’étais pas préparée à ce que la différence dans la relation élève-professeur m’affecte tant. Jusqu’ici, mes professeurs avaient toujours été des personnes que je traitais de la même manière que je traitais les autres élèves. Ils avaient été des personnes en lesquelles j’avais confiance, que je respectais et que je portais dans mon cœur. Et maintenant, soudainement, j’étais confrontée aux rôles que les professeurs et les élèves se donnaient dans ce lycée et j’ai été mise au défi par la manière dont on s’attendait à ce que je me comporte en tant qu’élève.

Appendre, pour quoi ?

Dans mon école précédente, c’était naturel d’étudier parce que vous vouliez apprendre et participer activement aux leçons. Dans les rares occasions où nous nous donnions mutuellement des devoirs, c’était fait d’un commun accord entre étudiants de manière à pouvoir approfondir le contenu des leçons. Quand on faisait cela, on étudiait juste pour nous même. On étudiait parce qu’on voulait apprendre. Dès que j’apprenais quelque chose de nouveau, je prenais le temps de réfléchir et intégrer ce que j’étais en train d’apprendre. Pas pour faire plaisir à mes professeurs ou mes parents mais parce que je voulais être sûre que je comprenais le nouveau sujet que je découvrais. Puis je l’étudiais jusqu’à ce que je sois sûre de l’avoir compris. Là-bas, j’avais fait l’expérience que l’apprentissage était de l’ordre de l’enrichissement personnel. Pas de l’ordre du ‘par cœur’ dans le but d’obtenir une bonne note le lendemain matin. Il était clair qu’en voulant apprendre et en faisant le choix d’aller en cours, on prenait nos études en charge et on s’engageait vis à vis du groupe. Les professeurs étaient là pour nous apporter du soutien, pour subvenir aux besoin de la communauté de l’école et prendre soin du bien être des étudiants. Pas pour contrôler ce que nous apprenions ou si l’on apprenait de la bonne manière. C’était mon choix. Si je ne n’étais pas intéressée pas le sujet d’une leçon, je n’étais pas obligée d’y assister.

Pendant les premières semaines au lycée, j’étais complètement submergée par les devoirs et les études. Je ne savais pas, en terme qualitatif et quantitatif, ce que l’on attendait de moi dans mon apprentissage. Quand un professeur nous demandait de consolider nos connaissances sur ce que l’on avait fait en cours, je ne savais pas ce que cela voulait dire. Relire rapidement des prises de notes ? Ou m’assurer que je me souvenais de tout ce que l’on avait fait jusque là ?

Adapter mon rythme

Dans les semaines qui ont suivi, je me suis retrouvée à passer des heures à faire mes devoirs, exténuée et inquiète de ne pas en faire assez pour pouvoir atteindre l’objectif pour lequel j’avais l’impression de m’être engagée. Je voulais respecter l’école, ses règles et sa culture. Je ne voulais pas qu’ils pensent que je ne voulais pas m’adapter seulement parce que je venais d’une école différente. Je n’étais pas là-bas pour créer des problèmes. Pendant plusieurs semaines, j’étais complètement stressée. Mon activité principale le week-end était les devoirs. Je ne comprenais pas comment les autres élèves pouvaient à la fois faire tout ce travail tout en passant du temps avec leurs amis, pratiquant un sport, ou allant au cinéma. En fait, cela marchait dans l’autre sens. Les études n’étaient pas ce qu’ils considéraient être l’élément principal de leur vie, mais bien ce qu’ils devaient caler entre les choses qu’ils voulaient vraiment faire. Après une discussion avec une autre amie, j’ai réalisé qu’ils devaient aussi s’organiser ainsi pour leurs devoirs. Il semblait que les élèves copiaient et prenaient des notes rapidement sans vraiment s’en imprégner. Donc les professeurs prévoyaient la quantité de devoir dont ils savaient être nécessaire pour se souvenir de quelque chose. C’est ainsi que les choses fonctionnaient; passer plus de cinq minutes à penser à ses devoirs, c’était trop.

Finalement, j’ai réalisé qu’en étant moins stressée et en étudiant moins, je ne manquais pas de respect à la culture de l’école. Et personne ne remarqua mon changement d’attitude. Bien que je voulais continuer à apprendre et que j’étais toujours motivée, la priorité pour mon année à l’étranger était de me faire des amis et d’apprendre des expériences différentes. Pas de m’assoir quelque part seule pour étudier. De toute façon, mes notes n’avaient pas d’importance pour mon futur car j’allais passer mon bac une fois de retour en Allemagne. Donc j’ai décidé de ralentir le rythme, de me consacrer à rencontrer des gens et faire des activités en dehors du lycée sans pour autant me culpabiliser. J’ai commencé à m’adapter au lycée, me comportant comme tous les autres élèves avaient pris l’habitude de le faire avec les années.

Dans les semaines qui ont suivies, je me suis sentie beaucoup mieux. J’avais trouvé une manière normale de me comporter dans ce lycée. J’ai trouvé que, de ne pas prendre trop de responsabilité et de ne pas prendre ses engagements au sérieux étaient la manière dont le lycée fonctionnait et la seule manière que les gens avaient pour s’en sortir avec le système. En m’adaptant à cette culture, j’ai même commencé à apprécier de faire partie de ce lycée.

Le rapport à l’adulte

Quelques semaines plus tard, ma professeur référente m’a demandée comment je m’en sortais. Ayant toujours eu la possibilité de partager mes pensées de manière honnête avec mes professeurs, je lui ai dit que mes notes n’avaient pas beaucoup d’importance, que j’essayais de ne plus stresser, ni de passer trop de temps à étudier. Cela m’a fait du bien de le dire et je me suis sentie soulagée, après le processus par lequel j’étais passée pour en arriver là. Je n’étais pas préparée à une réaction si forte. Quand j’ai entendu sa réponse, je me suis lentement redressée au fond de ma chaise. En l’écoutant, j’ai senti ma confiance en elle doucement disparaître. J’étais déçue. Elle m’a dit que je devais prendre mes responsabilités et que quand j’étais arrivée dans ce lycée en septembre, je m’étais engagée à étudier et que je devrais apprécier tous les efforts que mes professeurs mettaient en place pour moi.

J’étais là assise, en silence. Je me suis sentie invisible. Je me suis sentie incomprise. N’était-ce pas qui j’étais ? D’où je venais ? Les valeurs que j’avais en moi, être responsable, respectueuse et appréciable pour les autres ? Après le processus que j’avais traversé, d’accepter que dans cette école j’étais juste censée m’occuper de moi même. C’était vraiment ça, sa réponse ?

Puis j’ai réalisé la manière dont elle me percevait, où plutôt qu’elle ne me voyait pas moi. Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi j’avais dit cela et je savais que j’en avais attendu trop d’elle. Elle ne voyait que la réaction d’une étudiante. J’étais juste une étudiante parmi les autres.

Dans les semaines qui ont suivi, je n’arrêtais pas d’y repenser. Si c’était ça le préjugé sur les adolescents et leur rôle, la manière dont on s’attendait à ce qu’il se comporte, en essayant d’éviter d’apprendre et de penser seulement à leur propre valeur, quel était le rôle attendu des professeurs ?

Quelques semaines plus tard, je discutais avec mon amie de mon rendez-vous avec ma professeur référente quand elle me dit soudainement : “Ils disent toujours qu’on peut tout leur dire et qu’on peut être honnête avec eux mais je ne dirais jamais rien de personnel à mon professeur référent, je veux dire, c’est quand même un prof !” J’étais surprise. C’est donc cela ? C’est ça un professeur ? Une personne en qui on ne peut pas faire confiance ? Une personne que l’on doit essayer d’éviter ? Quelqu’un que l’on est contraint de côtoyer tous les jours en attendant les moments où l’on sera sans eux ? Mais comment un professeur a pu obtenir ce rôle ? Un professeur n’est-il pas quelqu’un avec qui on apprend, à partir de son expérience, quelqu’un qui vous enrichit sur votre connaissance de la vie ? Un professeur n’est-il pas juste quelqu’un qui a un vécu d’être humain un peu plus long que le vôtre ? Qui pense, ressent et a des croyances tout comme vous ?

Alors comment cela se fait-il qu’un professeur ne soit vu que comme ça. Un professeur. Comment cela se fait-il qu’un élève, qui tout comme un professeur est un être humain, soit vu comme un adolescent irresponsable et négligeant ? Ne nous soucions-nous pas du monde et des gens autant que les adultes le font ? Ne découvrons-nous pas tout le monde en tant qu’enfant, adolescent et plus tard adulte ? Que s’est-il passé pour que toutes ces personnes soient catégorisées comme ça ? Mis dans ces rôles dans lesquels ils doivent se comporter comme des millions d’autres personnes qui ont le même rôle ? Que s’est-il passé pour que la relation élève-professeur soit ainsi dans tant d’endroits dans le monde ?

J’en ai fait l’expérience. A un point où l’on impose une manière d’apprendre, une manière d’être. Les élèves ne se sentent pas considéré comme des individus. Les élèves ne se sentent pas considéré comme des personnes ayant des besoins, des vies et des expériences différentes. Ils se sentent plutôt comme une masse qui pense et doit travailler d’une manière uniforme. Alors vous pouvez en arriver au point où ce que vous apprenez ne vous correspond pas en tant que personne ni dans votre développement personnel. A ce moment là, l’apprentissage devient quelque chose de forcé et les élèves comme les professeurs fuient la relation. Et alors toute la richesse de la vie, tous les possibles de l’apprentissage deviennent contraints. Et vous devez vous comporter d’une certaine manière et apprendre certaines choses. Si vous ne le faites pas, vous êtes différents, vous êtes dans la lutte et alors vous n’êtes pas un membre valable de l’école. La société n’a pas besoin de vous. Cette pression constante, les ‘tu dois”, le sentiment d’échec, tout cela ferme la porte à l’amour et à la motivation et nous enseigne, à nous les élèves, de traiter les autres comme on nous traite.
Cependant ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent. On oublie qu’il n’y a pas de système, pas de manière de vivre pré-définis et que l’apprentissage ne peut pas être imposé aux individus.

Parce que chacun est différent.

Mes apprentissages

Durant cette année j’ai fait l’expérience de méthodes d’enseignements multiples avec des professeurs différents. En y repensant, je vois que la classe dans laquelle j’étais appréciée pour ma richesse et où on me demandait mon avis personnel était un cours dont j’avais toujours voulu apprendre le sujet. Dans cette classe, je sentais que le professeur ne me traitait pas comme une étudiante immature mais comme un être humain qui était apprécié comme membre à part entière de la classe.

Il y avait une autre classe dans laquelle le ressenti n’était pas celui là. Dans cette classe, il était écrit dans l’air que le professeur savait mieux que tout le monde. Le professeur était le sachant qui avait le pouvoir et loin au dessous il y avait nous, les élèves. Ce professeur nous mettait beaucoup la pression, par exemple, en nous faisant remplir des fiches qui devaient expliquer notre tactique pour obtenir de bonnes notes. Seules les notes et le succès comptaient, dans la mesure où l’on faisait ce que le professeur disait. Cependant personne dans ma classe n’aimait étudier ce sujet, tous ressentait que c’était dur, dans les rares occasions où ils s’y mettaient. C’était une épreuve, et un soulagement quand c’était terminé. Dans cette classe j’ai vite sentie que cela n’avait pas de sens de mettre de l’énergie dans ce que j’apprenais si je n’étais qu’une partie d’une masse grise. Interchangeable. Déterminée par mes notes. J’ai essayé d’être vue pas le professeur, j’ai mis beaucoup d’effort dans mon travail ; je voulais être vue comme quelqu’un de spécial, différente. Je voulais juste être appréciée telle que j’étais. Un individu. Quand j’ai finalement réalisé qu’il n’y avait aucune place pour les idées personnelles, j’ai abandonné. Je n’avais pas la motivation d’étudier pour des notes qui ne faisaient aucune différence.

Cependant dans mon cours de langue nous avions des discussions politiques ouvertes et égalitaires où tout le monde pouvait donner son opinion. J’étais passionnée d’apprendre la langue, d’étudier pendant des heures et des heures sans compter. Je ne pensais pas aux notes. Je pensais à la langue. Je voulais apprendre. Je voulais apprendre du professeur. Je pouvais tout apprendre d’elle. Des expériences qu’elle partageait avec nous tout comme des expériences que nous les élèves avions le droit de partager. J’étais inspirée et fascinée par elle, pas en tant que professeur mais en tant que personne qui a un vécu et eu une expérience dans ce monde un peu plus longue que la mienne. Bien qu’elle nous donnait quand même des devoirs comme les autres professeurs et nous imposait des choses à faire en classe, elle était différente. Elle nous traitait comme des égaux. Il y avait de la place pour nos idées et nos croyances, il y avait de la place pour chacune de nos individualités. Elle cherchait toujours à rendre le programme plus politique et nous encourageait à partager nos opinions, elle les questionnait afin que l’on trouve plus d’arguments. Quand elle nous demandait d’écrire des essais, elle nous demandait de faire les recherches nous même. Du coup j’avais du mal à ne pas passer trop de temps à étudier car je me retrouvais à passer des heures à faire des recherches, portée, excitée et intéressée. Je voulais montrer ce que j’avais découvert. J’ai réalisé que dans ce cours, le fait d’être capable de partager mes pensées, mes besoins et de montrer qui j’étais m’a donné la chance d’adapter les choses que j’apprenais d’une manière dont cela avait du sens pour moi et pas forcement pour un autre étudiant.

Bilan

Au final, en contemplant cette année je réalise à quel point la relation entre les élèves et les professeurs est importante. Quand je suis arrivée en septembre je pensais que je pourrais faire abstraction de ce fait. Je pensais que je pouvais facilement me comporter comme les autres élèves. Cependant j’ai réalisé que je n’avais pas encore appris comment faire abstraction et me renfermer comme les autres le faisaient. J’ai réalisé que je suis encore incapable de ne pas tenir un professeur dans mon cœur.

Durant l’année j’ai toujours traité les professeurs tel que je voulais les traiter. D’égale à égal. Avec respect et honnêteté. Je veux voir les professeurs pour qui ils sont, je veux apprendre de leurs expériences, entendre ce qu’ils ont à partager. Bien que pour cela j’ai besoin que les élèves soient capables d’être qui ils veulent être, faire des choix, des erreurs. Je veux voir chaque personne telle qu’elle est en tant qu’individu. Elève. Professeur. Tout le monde. Nous ne sommes pas les mêmes et personne ne sait mieux que toi même comment vivre ta propre vie. Ainsi si tu prend la responsabilité de ta vie et que les choix que tu fais sont respectés, tu vas apprendre à les gérer. Nous sommes tous jetés dans cette mer géante et nous essayons d’en tirer le meilleur. Alors pourquoi ne pas partager nos expériences, nos vies, ouvrir nos cœurs sans les imposer aux autres ? Nous pouvons nous apporter du soutien les uns les autres sans cacher ou détruire la beauté de chacun. Si nous faisons de ceci une évidence dans nos écoles, si nous nous rendons responsables de ce que nous faisons et de qui nous sommes, nous pourrons peut-être atteindre cette société démocratique utopique que nous recherchons plus que jamais.

Paola Murdolo
Juillet 2017