Un chemin

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Un tourbillon

Depuis novembre l’année dernière quand l’idée a pris sens, je me sens envahie par le projet de créer une école démocratique. Habitée par les idées d’apprentissages autonomes depuis que je suis maman, il me semblait idéal de pouvoir concilier la liberté d’apprentissage et un environnement riche tel celui induit par une communauté multi-âge. Quand j’écris que le projet m’envahit c’est qu’il ne passe pas un jour sans que me prenne l’envie de lire, d’écrire, de partager sur le sujet ! Tout bouillonne. Autant vous dire que ceux qui ont choisi de porter le projet avec moi reçoivent de mes nouvelles plusieurs fois par jour depuis lors. J’essaye de ne pas leur faire peur et suis heureuse que chacun avance à son rythme. Le mien étant engagé, et cela me va. Passionnée 🙂

Autant dire que j’ai parcouru tous les sites internet que j’ai pu trouver sur le sujet des écoles démocratiques (ou presque). Il me manque encore beaucoup de lectures et de livres primordiaux comme ceux de Peter Grey ou Daniel Greenberg… mais j’espère résoudre ça rapidement. J’ai également sauté sur tous les évènements autour de l’éducation démocratique : présente dès le premier EUDEC France début janvier, ces rassemblements nourrissent et redonnent de l’énergie. C’est donc naturellement que je n’ai pu rater le suivant à Angers, et avec un gros pincement au cœur que je ne pourrai me rendre au 3e RDV en aout.

Une formation

Je suis donc arrivée lundi matin à la formation « Créer une école Sudbury » proposée par l’école dynamique à Paris, pleine de motivation et dans l’espoir de rassembler un maximum de contenu pour pouvoir faire avancer l’équipe de l’Atelier des Possibles.. Nous étions en plein de la définition des commissions d’admission, de recrutement, de matériel… Pile les modules que je suivais dès la première journée ! J’ai pu discuter autour des relations dans l’équipe, avec les parents, vivre la nécessité de construire des instances de gestion comme le conseil d’école ou le conseil de justice. Riche d’interactions informelles avec plus d’une quinzaine d’autres projets, avec des participants venus avec leurs histoires et partages. La semaine fut dense.

Trop dense ? En tout cas, elle fut bouleversante. Je me suis rendue compte que j’étais passée à coté de l’essentiel ! La base. Le fondement. Pas les apprentissages autonomes. Pas la démocratie. La base. La base, c’est le préambule. Pour quoi ?

L’essentiel

Alors voici, je vous livre en brut :

L’essentiel c’est avant tout la liberté individuelle.

“Nous proposons de créer un espace de liberté permettant à chacun d’agir comme bon lui semble, dans la mesure où ses actions sont respectueuses des autres membres et de l’école.”

préambule de Sudbury Valley School

Peu importe les apprentissages (autonomes ou non). Peu importe le matériel, ou les parents ! Cet espace que nous créons existera d’abord parce que nous souhaitons proposer un lieu où les libertés de chacun seront respectées. Et pour respecter cette liberté, il est nécessaire d’apporter une structure transparente et un cadre clair garanti par les règles de décision démocratique telles celles d’un conseil d’école ou d’un conseil de justice. Chaque individu est libre et égal en pouvoir, égal aussi face aux règles décidées selon un processus démocratique. Cette garantie de la liberté individuelle est régulée par la démocratie pour éviter quelconque dérive autoritaire de la part d’individus ou d’une minorité. Le protocole décisionnaire nous vient avec des siècles d’histoire, de réflexion et d’aménagement, condensé dans « The roberts rules » (630-pages quand même !!), dont voici une synthèse en anglais ici (Antoine de l’Ecole Autonome de Belgique devrait bientôt en finir la traduction).

Il ne s’agit pas de réinventer la meilleure façon de décider ensemble, ni de reprendre un modèle qui ne nous correspondrait pas.. Il ne s’agit pas d’imposer un cadre bienveillant, des valeurs essentielles comme le respect ou la non violence. Il ne s’agit pas de chercher la conformité, des apprentissages induits par l’enfant. Il s’agit de se rappeler pour quoi nous le faisons.

Alors seulement le reste prend sens, et découle. Ce préambule est l’essentiel. Au delà des valeurs. Au delà du protocole. Respecter la liberté individuelle. Permettre à chaque individu de vivre. Tout le reste en découle.

Merci

Merci à tous les participants pour cet incroyable aventure sur le chemin de la remise en question perpétuelle. J’en repars donc avec beaucoup de questions, et un questionnement profond, un cheminement qui ne fera que poursuivre une route pleine d’interactions.

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Catherine